Petite incursion dans le monde renoi (Part 3)...

Publié le par Kanya

Comme une pie, un noir est attiré par les objets qui brillent. Vous savez ces objets clinquants, plus communément nommés sous le petit sobriquet de ‘‘BLING BLING’’. Mais si, ces bijoux à la taille démesurée, agrémentés de nombreuses petites pierres translucides, dont raffolent les stars du hip hop américain !

Et bien cet affichage ostentatoire de richesse est typique de la mentalité renoi. Peu importe que dans l’intimité tu sois un crève la dalle. Du moment que tu brilles comme un sapin de Noël dès que tu mets le pied dehors, ton honneur est sauf. Mon ex poussait le vice jusqu’à arborer des lunettes de soleil griffées lorsqu’on s’exhibait en boîte. Je suis à peu près certaine qu’il ne devait pas voir grand-chose. Mais bon, ça c’est son problème ! Pas le mien !

 

Il faut savoir qu’un noir est fier d’être un noir. Cette fierté poussée à l’extrême frise parfois le ridicule. Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon mon ex serait déjà six pieds sous terre. L’actuel ne relève pas non plus le niveau, mais il est déjà beaucoup moins accessoirisé… Du coup, il en devient plus supportable.

 

Vous me rétorquerez : ‘‘C’est une noire, et, elle ose parler comme ça des noirs ?  Et pourquoi s’obstine-t-elle à sortir avec des renois alors ?  Parce qu’il faut croire que finalement il faut croire que j’y trouve mon compte.

 

Ma vie manque d’exotisme, alors je compose avec les deux cultures…

 

Car bien qu’ayant reçu une éducation ‘‘ à la française’’, mes parents se désolent de ne pas voir leurs efforts porter leurs fruits dans certains domaines. Chassez le naturel, il revient au galop. Les noirs sont nonchalants. Je n’échappe pas à la règle. Je me souviens de l’époque où mes amies babtoues me surnommaient ‘‘ 2 de Tension’’.  Pendant toute mon enfance, je n’ai traîné mes guêtres qu’avec des blancs. Il ne pouvait en être autrement, j’étais la seule black de la commune. Je n’avais donc aucun point de comparaison.

Le jour où j’ai intégré le milieu renoi, je me suis rendue compte qu’être nonchalant était la condition sine que non pour survivre dans ce milieu. Auquel cas, tu pètes un plomb. Ma mère, une stressée professionnelle, ne survivrait pas trois jours ! Un exemple, quand un Blanc dit ‘‘J’arrive’’, on s’attend à ce qu’il débarque dans le quart d’heure. Quand c’est un noir, t’as le temps de mater un ou deux DVD avant d’escompter voir sa tronche.

 

Et oui, il en faut du temps pour s’apprêter !

 

Je ne peux blâmer cette non-ponctualité. Moi-même, j’use et j’abuse du ‘‘J’arrive’’ quand bien même, je suis loin d’être prête, et pire, j’aurais du pointé le bout de mon nez au rendez-vous, il y a au moins vingt bonnes minutes de cela.

Comme tout renoi qui se respecte, je pars du principe que ‘‘J’arrive’’, dans quelques heures, certes, mais que ‘‘J’arrive’’ quoi qu’il advienne ! Il arrive même qu’on se pose des lapins, sans même prendre la peine de prévenir l’intéressé. Perso, quand je suis contrainte de tailler une bavette avec Roger Rabbit, je n’en prends pas ombrage. Parce que je sais pertinemment que je ferais la même au poseur de mammifère à grandes oreilles lors du prochain rendez-vous, pour lui montrer ce qu’il lui en coûte d’avoir osé me planter…

Il est tout de même important de préciser que ma ponctualité toute relative n’est soumise aux aléas que pour les renois… Pour les Blancs, je prends sur moi et fait l’effort de restreindre mon habituel retard, à un laps de temps de trente minutes, grand maximum. Au-delà, je sais que je m’attire les foudres des impatients qui considèrent cet agencement de planning défaillant comme un manque de respect…

 

Ah le choc culturel…

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